24/02/2009

On achève bien les chevaux

Je viens de regarder le premier épisode de la Nouvelle Star. Pour ceux qui ont été cryogénisés ces 5 dernières années ou qui reviennent d'une mission d'exploration sur Pluton, la Nouvelle Star c'est l'équivalent des Jeux du Cirque à notre époque.
On jette en pature dans l'arène cathodique des candidats naïfs et on les broit devant nos yeux ébahis par le spectacle. Devant leur naufrage filmé en gros plan,les commissures de nos lèvres sont attirées irrésistiblement vers le ciel pour dévoiler un sourire carnassier. On se venge un peu des micro-brimades subies quotidiennement en voyant d'autres se ridiculiser publiquement.

Attention la Nouvelle Star c'est aussi de très bons chanteurs, un tremplin incroyable pour des gens bourrés de talent. Ce sont des moments de grâce rares à la télévision.

Mais la phase casting est tout de même impitoyable. Et je me dis que certains sont très seuls dans leur vie ou excessivement mal-aimés pour que personne n'ait eu le courage de leur dire que chanter sous sa douche ce n'est pas chanter, qu'ils ont une voix de castafiore châtrée ou d'un sosie hispanique enrouée de Michael Jackson sous cortizone. Bien sur on trouve ça drôle de les voir dans des reportages cindysandersiens (on lui doit au moins cet adjectif - quoi que si vous ne connaissez pas Damien Jean, allez voir : il est encore plus barré que le Papillon de lumière) nous clâmer qu'ils sont surs de leur coup, qu'ils ont un potentiel énorme.
Mais quelque part je suis aussi sincèrement triste pour ces gens. Ils s'accrochent à un rêve impossible. Et pas une âme charitable n'est venu le leur dire. Ils doivent être très seuls et se raccrocher à ça pour sortir d'une banalité qui les étouffe. On n'a pas tous des vies exceptionnelles. C'est comme ça et c'est pas grave.

"Heureux" et "célèbre" ou "star" n'ont aucune étymologie commune !
Notre société a tendance à l'oublier.

Moi quand j'étais petit je voulais être chanteur. On m'a vite fait comprendre que ce n'était pas pour moi et on eu raison. Peu d'élus. Mais sous ma douche, c'est comme si je chantais devant le Stade de France. ET ça me suffit. Et ne me dîtes que vous ne voyez aucun rapport avec votre propre vie.

23/02/2009

crise de valeurs

Je ne vais pas revenir sur l'égarement de Séguéla qui mesure l'échelle de réussite sociale à la marque de la montre que l'on porte.
C'est assez pathétique comme ça.
En revanche, ça illustre bien le problème qu'ont les grands dirigeants (car malgré ce que peut laisser supposer sa couleur de peau, Jacques Séguéla n'est pas un représentant en machine à bronzer ni en injections de béta-carotène. C'est bien un grand entrepreneur): ils sont complètement déconnectés de la société.

Car je ne pense même pas qu'il y avait de la méchanceté dans les propos de Séguéla ou de la condescendance. Non, il ne s'est juste "pas rendu compte". Derrida a fondé le déconstructivisme (rien que d'écrire ce mot, ça me rappelle mon bac philo). Séguéla a illustré le déconnectivisme. La bulle où certains vivent et dont on pourrait se foutre tellement ils sont éloignés de nos préocupations s'ils n'étaient pas ausi ceux qui décident de notre cadre de vie.

On a perdu le rapport à nos élites. Ou plutôt elles ont perdu le lien avec leurs racines. Comme celles-ci se cooptent entre elles (et soyons fair play : c'est humain, on ferait la même chose à leur place), ils donnent l'impression de vivre en vase clos et de ne pas saisir ce que la rue pense, vit, respire.

Le déconnectivisme c'est avoir perdu pied avec la vraie réalité. C'est ne pas voir d'indécence dans le fait qu'un trader de 25 ans puisse se faire plusieurs milions de bonus par an. C'est ne pas comprendre que, aussi important que de l'argent, il fallait donner de la considération aux DOM TOM, C'est se payer un nouvel airbus présidentiel et multiplier par 4 les frais de bouche de l'Elysée quand on demande à tous de faire des économies.....Et c'est penser que tous ceux qui réussissent leur vie ont de l'argent et que c'est là la seule mesure de la réussite.
Pas la peine d'illustrer plus, je pense que vous voyez bien ce rapport déconnectivisme - pouvoir qui je l'espère va se réduire grâce à la crise. Pourvu qu'elle dure. Pourvu qu'elle soit forte. On devra inventer autre chose. D'autres rapports au monde et aux autres. Car si les bases tiennent, soyez sûr que tout va repartir comme avant.

99 francs...ça fait combien en euros ?

Oui je suis publicitaire. C'est incroyable comme cette affirmation est dure à assumer ces temps-ci.
Avez-vous remarqué comme les publicitaires sont responsables de tout. La sur-consommation et l'endettement des ménages, c'est la faute des publicitaires, la crise financière c'est la faute des publicitaires (ils ont imposé le consumérisme); le dérèglement climatique c'est la faute aux publicitaires (ils ont faut vendre des produits néfastes à l'environnement).

Jusque là je laissais passer dans une indifférence très guadeloupéo-sarkozienne (rapport à....bon, vous avez tous compris, pas la peine que j'insiste) toutes ces idées héritées de grands fantasmes autour de la pub (et puis comme de toutes façons on prend tous de la coke dès le petit dej comme tout le monde sait, on est insensible aux critiques....).

Mais là je viens de lire un article dans Marianne signée de Dominique Quessada qui, sous prétexte de parler d'une pub pour Seat avec Sébastien Chabal, livre un paphlet gratuit et surtout complètement con.
Ma réaction face au tsunami de bêtises concentré en quelques lignes a été immédiate et épidermique.
Dominique Quessada nous dit que la publicité est une menace avec un seul objectif : soumettre le consommateur, le violenter pour le forcer à nous obéir.

Hé ben dis donc, je ne savais pas que j'avais un tel pouvoir sur les gens.
Mais malheureusement, ce papier à charge est juste un énoOOOrme tissu d'imbécilité scar il y a 2 éléments qui sont oubliés :
- le décodage de la publicité tout d'abord. Il a été prouvé qu'à partir de 6 ans, un enfant sait faire la différence entre de l'information et de la publicité. Et, dès cet âge-là, il n'est pas dupe du tout du discours et comprend très bien qu'on veut lui vendre quelque chose.

- la liberté de penser : je sais que je vais aller à l'encontre d'une légende urbaine (mais vous vous en remettrez comme quand vous avez appris que faire suivre un e-mail "magique" ne vous apporterai finalement ni la chance ni la fortune) mais la publicité n'a jamais poussé des gens à consommer contre leur volonté. Si tel était le cas, vous verriez, après les écrans publicitaires, des cohortes de gens se lever de leur canapé et partir vers le supermarché le plus proche pour acheter toutes les choses dont on leur a bourré le cortex..... Ce n'est pas le cas ? Oh ? Comment c'est possible ? Peut-être que je fais mal mon taff ?? Ou alors, allez je vais oser une théorie un peu révolutionnaire : et si les gens arivaient à garder leur libre-arbitre ?

Attention, je ne dis pas que la pub n'a aucune influence. Elle en a. Ca a été prouvé à de multiples reprises. Mais elle n'est qu'un moteur de passage à l'acte ou un influenceur de choix.
Elle est le dernier maillon qui pousse un citoyen à se dire "bon allez je vais l'acheter cet écran plat depuis le temps que j'en ai envie" ou "je vais choisir cette marque plutôt qu'une marque de distributeur car elle me ressemble plus".
C'est tout. Mais c'est déjà beaucoup.


Après entendons-nous bien. Dans un monde où l'on serait revenu au troc et à la consommation uniquement utile et non à une consommation plaisir, oui la pub serait plus "accessoire". Mais on est dans un monde de consommation de masse. Des entreprises font appel à nous pour que l'on présente leurs produits de la meilleur manière que ce soit. C'est tout.

En revanche la pub doit être aussi futile et ludique que la vie quotidienne devrait être.
La pub est un moment de divertissement ou d'information, mais en aucun cas de soumission d'un public. Dès qu'on est en lutte avec le consommateur, on a perdu. Nous sommes en séduction. Bien sur qu'on fait tout pour apparaître sous notre meilleur jour. C'est naturel. Tout le monde fait ça quand il drague. Et tout le monde le sait.
Mais on arnaque pas les gens. Et il y a une raison bien simple à ça : on ne se tire pas une balle dans le pied. Si le public perd confiance dans la pub, on a plus qu'à plier bagage et aller grossir les rangs de l'ANPE (enfin de l'Apec pour moi...permettez !!).

Certes la pub actuelle est sans doute moins libérée qu'avant. Elle fait moins rêver. Il faut qu'on retrouve un mode de relation avec le consommateur pour lui apporter une valeur ajoutée. On vient perturber son paysage, ses loisirs, ses moments de détente par un discours qu'il n'a pas demandé à subir, on doit au moins être agréable (parce que le consommateur oublie très vite que, sans pub, il n'aurait que 2 chaînes TV maximum, des journaux à 10 euros, que des radios de musique classique et encore et aucun des sites sur lesquels il va surfer tranquillement le soir).

Je ne sais pas ce que la pub a fait à Dominique Quessada, mais je sais ce que Dominique Quessada n'a pas fait : écrire un article documenté, intelligent, soulevant les limites de la pub mais aussi ce qu'elle apporte.
Si même les journalistes de Marianne se mettent à crier au loup avec le reste de la meute, j'ai peur pour les moutons que nous sommes tous.
Bon c'est pas tout ça mais faut que j'aille m'acheter une Rolex, moi. Ben oui je suis publicitaire et j'ai réussi ma vie. Vous voyez pas le rapport ? Demandez à Séguéla.

16/02/2009

Peut-être une histoire d'amour

Oh là, tout doux, que les affamés du potin et autres pilleurs d'histoires sentimentales se calment, le titre de ce post n'a rien à voir avec ma vie perso (aussi calme et vide qu'un couloir de service gériatrie pendant Les Chiffres et les Lettres) mais fait référence au dernier livre de Martin Page.
Car oui il a encore sévi !!!!
Et le bonhomme est toujours aussi agaçant.
Une idée en béton armée (un homme reçoit sur son répondeur une déclaration de rupture d'une femme qui le connait mais dont lui ne se souvient pas), des personnages haut en couleur et très bien ciselés qui me rappellent certains personnages de Chuck Pahlaniuk (relisez Choke : un bijou) en moins opiacés ou lsdifiés, des dialogues définitifs ("Il n'y a qu'un seul moyen de ne jamais risquer de perdre ceux que nous pourrions aimer. C'est de ne pas les laisser entrer dans notre vie.")....bref du talent.
En plus un gars bien dans son époque ce qui fait que vous vous projetez dans cette histoire (en tous cas quelques passages vous ramènent forcément à votre vie) tout en gardant une distance et un décalage qui font de ce bouquin un vrai moment ludique et non moralisateur.
"Il y a des hommes qui ont le pouvoir de raconter des histoires que chacun croit être siennes. Ce sont les écriavains" faisait dire Eric-Emmanuel Schmidt à son personnage mystérieux dans "Le Visiteur".
Martin Page est un écrivain, un vrai.

MAIS...(non, parce que nous vivons dans une époque violente et néo-barbare, je n'allais quand même pas faire que des compliments)....on s'attache moins à Virgle (le héros) qu'au héros d'"Une parfaite journée parfaite". Un petit air de parenté tout d'abord et un manque d'action qui fait qu'on a envie de le secouer....
Même les personnages secondaires auraient gagné à être légèrement plus almodovaresques ou plus dans l'univers de John Fante (si vous ne connaissez pas, lisez en toute urgence - quitte à appeler "Libraire 30'" - Mon chien Stupide de cet auteur : un régal).

Bref peut-être que je m'habitue, peut-être que Martin (oui je l'appelle par son prénom, ça fait genre on se connait et on va boire des bières tous les 2) est installé dans un style ou s'est fait piéger par ses personnages (ne croyez pas qu'un écrivain fasse ce qu'il veut de ses personnages, à un moment ils lui échappent comme un meteur en scène avec ses comédiens), mais jai été moins surpris, moins touché alors que l'idée et en platine sertie de bijoux et que le style a une fraicheur incomparable.


Ca reste un très bon bouquin, à lire, à dévorer. Mais je préfèrerai que Martin Page soit dans la classe des Bret Easton Ellis ou des Romain Gary que des Amélie Nothomb (Amélie - oui on boit aussi des bières tous les 2 - pourquoi tous tes bouquins sont-ils tous moins bon qu'"Hygiène de l'Assassin").
Le garçon en a indéniablement le potentiel. Il manque juste un chef d'oeuvre.

D'un autre côté moi je galère pour écrire 30 lignes présentables.....d'ici à ce que je finisse un bouquin...et qu'il soit publié....vaut mieux que je continue à jouer au loto moi.. J'imagine que là, tout le monde voit le rapport ??

10/02/2009

un morceau de jelly...

...voilà en gros à quoi je ressemble ce soir sur mon canapé. Je suis malade. J'ai l'impression d'avoir la tête aussi lourde qu'un sketch de Jean-Marie Bigard et tellement d'énergie qu'un escargot neurasthénique pourrait passer pour un Ben Johnson sous perfusion de Red Bull à côté de moi.

C'est pour ça que je n'ai aucune idée de post. Franchement rien. Mon esprit ressemble à mon compte en banque : c'est vide !!
Je vais donc arrêter de parler pour ne rien dire (sinon vous aurez l'impression que je me lance dans la politique) et essaie de poster du nouveau très vite.
Vivement que je change de boulot.....Vous voyez pas le rapport ? Moi non plus mais c'est juste que j'avais envie d'écrire que mon taff me sort par les yeux....Ce doit être la fièvre qui parle....

05/02/2009

tout simplement.....


..un coup de coeur et un superbe projet : http://www.youtube.com/watch?v=Us-TVg40ExM
Rien à ajouter (oui je sais ça fait feignant..et vous n'auriez pas tort).
Mais allez faire un tour sur http://playingforchange.com